L'Atrabilaire
Extrait:
Les préludes de l’orage
Acclamez ces alcools qui me remplissent l’esprit
Bien plus fort que mes entrailles déchirées !
Car, l’eau qui goutte de mes lèvres desséchées
Est de l’acide qui ronge mes sens meurtris !
Je crie à la déchéance qu’elle n’est pas mon dessein,
J’accède plus pur, souillé de ce vice, à ce chemin
De mon âme qui m’attendait, lasse de ce vin
Dont se repaissent les fleuves, bénis de ce refrain !
Chantez, gobelets d’étain, verres de cristal,
Vos flots de vertus ne sont que décadence !
Combien avez-vous nourri de bacchanales
Qui devinrent vite révoltes à la potence !
Le pouvoir que vous me confiez m’exulte,
La tâche ne s’avère que plus difficile,
L’âpre désir, qui bientôt en résulte,
N’est que votre jalousie sur mon empire imbécile !
Ah ! Le matin point à ma fenêtre,
Déjà je vous quitte, ma gorge pleure,
Avec vos regrets absolus que je sens naître,
Mais mon amour jamais ne meurt.
Le soir si beau vous fera revenir près de moi,
Si triste, le couchant me torturera et les aveux
Que vous m’arracherez, me mettront en émoi,
De vous, je me consolerai dans nos péchés affreux.
Ainsi, avant que le crépuscule ne se soit abattu sur les cieux
Et que je retourne à ces degrés qui enivrent mon sang,
Je partis à la quête d’un sentiment réfugié dans mon jardin :
Celui de ma solitude sublime que j’aime à savourer là où je ne suis jamais seul.
Passé les chemins pavés de la ville noire et embrumée des fumées industrielles,
Une fois franchies les grilles du parc où les promeneurs s’en vont légers et nonchalants,
Je parcourus les allées de gravier.
Là, je me suis allongé sur ce banc qui m’avait apostrophé,
Prédestinés à nous unir sous cette jungle qui nous abritait alors.
Les yeux ouverts, je marchais dans la forêt de mes songes.
Je priai la nature hostile de m’accueillir en son sein ;
Elle ne me donna que ses reflets les plus beaux.
Je les gravai en mon âme.
L'intrigue reste entière, aucune ficelle n'est donnée dans ce passage. Seule l'ambiance est posée.